7 - A P H O R I S M E S

 

 

 

 

Par des chemins pervers, retrouver l’aplomb de la maxime.

M’étant découvert, cela m’a donné froid dans le dos.

Qui sait si le savoir encyclopédique n’est pas celui du cyclope ? Il faut être attentif à la polysémie pour savoir à quel point les mots sont ancrés dans l’inconscient collectif. Ainsi, ceux qui n’ont rien à se dire ne s’entendent pas, naturellement ! Et celui qui n’a rien à dire ? Et ceux que l’on quitte sans peine ?

Socrate fut condamné pour avoir perdu son temps.

En amour, distinguer – EROS et AGAPE – c’est confondre

Pour entraîner ses proches dans la mort avant de se suicider, il faut être persuadé que la vie, l’avenir, le devenir sont plus douloureux que le non-être . Que deviendront-ils après moi ? C’est la question que ne peut supporter celui qui va quitter la vie parce que celle-ci lui paraît aussi douloureuse qu’inutile.

Nos premiers parents ont eu la tentation de grimper dans les plus hautes branches de l’Arbre de la Connaissance pour voir plus loin que l’horizon. C’est ce qui a entraîné leur chute. Ainsi est puni celui qui veut trop embrasser…

" Faites les gestes et vous croirez "(Pascal) Mettez-vous au lit et vous dormirez. Installez-vous devant un piano et vous jouerez du Mozart. Peut-on appeler cela des arguments ?

Les idées tournaient dans ma tête comme des lions en cage…

On exagère dans la mesure où l’on a envie d’être entendu.

Chacun trouve son malheur là où il le cherche. 

Quel poète peut réclamer de la musique avant toute chose s’il entend celle de Mozart ?

Est-ce l’adéquation de la langue à la pensée qui a pu faire croire que la poésie était une musique , un langage ?

Les enfants mentent effrontément parce qu’ils ne savent pas intérioriser la part de vérité qu’ils devront cacher à l’âge adulte, lorsque leurs mensonges deviendront transparents, invisibles, efficaces.

Pour paraître, un vaniteux ne peut que se faire du tort .

C’est en criant qu’on a le moins de chances de s’entendre.

La gentillesse légendaire de Marcel Proust devait cacher l' agressivité qu’il libérait dans La Recherche.

Quand l’humanité aura disparu, quelle différence cela fera-t-il dans l’univers ?

La culpabilité est le fruit empoisonné de l’Arbre de la Connaissance. En osant le cueillir, l’homme s’est libéré de la parfaite innocence originelle, de la parfaite injustice naturelle. Ainsi a-t-il accédé à la culture.

Qui pourrait recommencer sa vie sans refaire le même chemin ?

Pour un introverti, la mort est la fin de tout dans la mesure où l’univers émane de sa conscience.

La vie ne vaut la peine d’être vécue que si elle est pensée. Cogito ergo sum.

Si je souffre, c’est que je vis.

Il n’est de conscience que mauvaise

Ce que je n’ai pas fait m’a toujours mieux valu que le contraire. Voilà qui plairait à Cioran.

Beaucoup de femmes perdent leur mari sans le savoir.

S’il est vrai que la langue révèle la mentalité collective de ceux qui la pratiquent, que faut-il penser des Français pour qui l’expression " Il ne casse rien " est un jugement sans appel ? N’y aura-t-il jamais que les frondeurs pour innover ?

" Tu aimeras ton prochain ". L’amour ne se commande pas. Il est toutefois nécessaire au salut de l’âme. Pour les Chrétiens comme pour tous.

Pour n’avoir pas vécu, je suis incapable de concevoir la disparition de l’univers – qui est en moi – et d’accepter la mort.

Quand on ne peut accepter de perdre, on se perd.

La braise jetée à l’eau s’éteint dans un chuintement proche du silence. Il n’y aurait aucun bruit si l’élément liquide ne se transformait en vapeur. Ainsi en est-il de la mort du sage.

Quand on écrit clair, il faut avoir le pied léger.

Comme si la musique n’était que l’organisation du silence, la poésie voisine avec une extrême discrétion.

Qui est à la hauteur de l’idée qu’il se fait de soi-même ?

Les panthéistes sont plus proches des nihilistes que des Chrétiens.

La Rochefoucauld n’a pas ignoré l’inconscient. Il l’a appelé vanité . " On parle peu quand la vanité ne fait pas parler. "( Max.137)

 

                                            

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Un jour, il faudra bien  cesser de changer d’idées. Avant cela, on aura même des idées fixes.

Plus les Chrétiens sont fascinés par le mal, plus ils vivent leur foi avec intensité. Ainsi les sculpteurs anonymes des cathédrales, les peintres comme Jerôme Bosch, les cinéastes comme Fellini ont représenté des monstruosités naturelles ou imaginaires, des comportements aberrants, avec la violence des âmes torturées.Ce qui fait la pérennité du christianisme, ce n’est pas Dieu, mais le Diable.

Il n’est de si beau paradis qu’on ne veuille en sortir.

Est-il possible de se sauver en fuyant ?

La lecture et l’écriture sont la respiration de ma vie intérieure.

Le plus difficile pour un utopiste, c’est d’être à la hauteur de ses idées !

J’écris malgré moi, malgré tout.

La plus belle musique du monde n’est-elle pas celle que j’écoute ? J’en dirais autant de la plus belle femme, malgré les préjugés concernant la beauté et la fidélité.

Pierre qui dort n’amasse pas mousse.
Pierre qui mousse n’amasse pas d’or.

L’écriture est une affaire d’introvertis : des gens qui existent dans la mesure où ils pensent, rêvent, imaginent, se souviennent, etc.. Même quand ils n’ont pas le génie des plus grands philosophes, ils trouvent dans leur tête plus que dans leurs actes la justification de leur vie.

On ne peut envisager le suicide quand on sait qu’il détruit l’univers intérieur, le seul que nous possédions. L’écriture est une manière de salut, un moyen de sauver ce que l’on a de plus précieux en soi.

Pourquoi reprocher aux grands malades de se laisser aller ? C’est la sagesse même.

Il m'est devenu difficile de rire, de sourire, de dormir, de chanter, etc... Il est révoltant de disparaître quand on n'a pas vécu.

A cause de ma lenteur, de ma lourdeur, de ma carapace, de mon goût pour la mer, mon animal totémique sera la tortue.

Je remplis mes carnets à défaut d’avoir bien rempli ma vie. Je creuse ma tombe avec ma plume.

J'aurai suivi toute ma vie un chemin de plus en plus étroit vers la solitude la plus extrême.

Je suis celui qui n'est pas.

J’avais un oignon à peler avec toi et nous avons pleuré.

Les animaux nous consolent de nos difficultés de langage. Plus on en a, plus on les aime.

C’est un peu fort de réveiller le chat qui dort !

On n’a jamais aussi mal que le jour où l’on souffre un peu plus que d’ordinaire.

Je ne cesse de fermer des portes.

Les connaissances, ça fait boule de neige et puis ça fond. Subsiste la culture.

Il ne faut jamais faire le jour même ce qui peut être remis au lendemain.

Une science, une idéologie, une pratique ne peuvent être à la fois néfastes et inefficaces.

Ni dragueur, ni dragué, suis-je donc plus dangereux qu’une mine ?

Le verbe aimer est tellement vague que je prends aisément pour de l'amour le vague de mes illusions.

S'il m'arrive d'avoir une idée ingénieuse, il se trouve quelqu'un pour la réaliser...

C'est en tâchant qu'on devient tâcheron.

L'amour est la forme la plus enivrante de la communication.

Peut-on vivre plus de trois minutes sans philosopher ?

Dans le temps, on vivait beaucoup mieux. Depuis, on a fait beaucoup de progrès.

En les ignorant, j'arrive à mes fins, inévitablement.

Peu de certitudes pleines d'incertitudes.

Heureux les beaux. Ils ont la science.

 

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